lundi 8 août 2016

"Parce-qu'on ne peut pas vivre

sans quelqu'un à aimer "  
Romain Gary " la vie devant soi "


Aimer est une aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare.
Romain Gary " au delà de cette limite votre ticket ... "


Un très grand amour, ce sont deux rêves qui se rencontrent et, complices, échappent jusqu'au bout à la réalité.
Romain Gary" europa "



Lorsqu'on a aimé une femme de tous ses yeux, de tous ses matins, de toutes les forêts, champs, sources et oiseaux, on sait qu'on ne l'a pas encore aimée assez et que le monde n'est que commencement de tout ce qui vous reste à faire.
Romain Gary "clair de femme" 


L'amour est peut-être la plus belle forme de dialogue que l'homme a inventé pour se répondre à lui-même
Romain Gary " gros câlin " 



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jeudi 23 juin 2016

Besame mucho ...

Comme une ville qui s'allume
et que le vent achève d'embraser
Tout mon coeur brûle et se consume
J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser

Baiser de la bouche et des lèvres
Où notre amour vient se poser
Plein de délices et de fièvres
Ah! j'ai soif d'un baiser, j'ai soif d'un baiser !


Baiser multiplié que l'homme
Ne pourra jamais épuiser 
Ô toi que tout mon être nomme 
J'ai soif, oui , j'ai soif d'un baiser 


Fruit doux où la lèvre s'amuse
Beau fruit qui rit de s'écraser
Qu'il se donne ou qu'il se refuse
Je veux vivre pour ce baiser


Baiser d'amour qui règne et sonne 
Au coeur battant à se briser 
Qu'il se refuse ou qu'il se donne
Je veux mourir de ce baiser







mardi 14 juin 2016

Le mal de vivre ...


On parle de la douleur de vivre
Mais ce n'est pas vrai
c'est la douleur de pas vivre qu'il faut dire .
Lettre d'Albert Camus à René Char "extrait"



Elle disait : " Mon corps porte tant et tant de cicatrices
j'ai besoin de douceur et de tendresse qui fermeront mes blessures "  
Tahar  Ben Jalloun " l'auberge des pauvres"



La vie me devenait moins facile; quand le corps est triste, le coeur languit. 
Il me semblait que je désapprenais en partie ce que je n'avais jamais appris 
et que je savais pourtant si bien, je veux dire vivre. 
Albert Camus " la chute "  


 Je vais te dire un grand secret. Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d'aimer
C'est pourquoi je me donne le mal de vivre
Mon amour
Louis Aragon "Elsa "





samedi 4 juin 2016

L'amour c'est un fleuve ...



Il n'y a pas de connaissance en dehors de l'amour. 
Il n'y a dans l'amour que de l'inconnaissable
Christian Bobin "une petite robe de fête






















 

Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit 
C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.
C'est pour rejoindre le sauvage, l'écorché, le limpide.
On écrit une langue simple
On ne fait aucune différence entre l'amour, la langue et le chant 
Le chant c'est l'amour
L'amour c'est un fleuve
Il disparaît parfois
Il s'enfonce dans la terre
Il poursuit son cours dans l'épaisseur d'une langue 
Il réapparaît ici ou là, invincible,inaltérable 

  Christian Bobin " la part manquante "


mercredi 6 avril 2016

Aujourd'hui dans tes bras ...




Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée
Aujourd'hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.

Ta flamme et ton respect m'ont enfin désarmée 
Dans nos embrassements je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d'honneur
Puisque j'aime Tirsis et que j'en suis aimée.

ô vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l'on goûte ici-bas
Apprenez les transports dont mon âme est ravie !


Une douce langueur m'ôte le sentiment
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant
Et c'est dans cette mort que je trouve la vie.

Marie-Catherine de Villedieu "jouissance" recueil (1658 )



vendredi 1 avril 2016

Plaintes d'un Icare ...























Les amants des prostituées
Sont heureux dispos et repus
Quant à moi mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées


C'est grâce aux astres non pareils
Qui tout au fond du ciel flamboient
Que mes yeux consumés ne voient
Que des souvenirs de soleils 



En vain j'ai voulu de l'espace
Trouver la fin et le milieu
Sous je ne sais quel oeil de feu
Je sens mon aile qui se casse

Et brûlé par l'amour du beau
Je n'aurai pas l'honneur sublime
De donner mon nom à l'abîme
Qui me servira de tombeau. 

Charles Baudelaire "Les plaintes d'un Icare"




lundi 28 mars 2016

Non, l'amour n'est pas mort ...



Non, l'amour n'est pas mort en ce coeur et ces yeux et cette bouche 
qui proclamait ses funérailles commencées.
Écoutez, j'en ai assez du pittoresque et des couleurs et du charme.
J'aime l'amour, sa tendresse et sa cruauté.


Mon amour n'a qu'un seul nom, qu'une seule forme.
Tout passe. Des bouches se collent à cette bouche.
Mon amour n'a qu'un nom, qu'une forme.
Et si quelque jour tu t'en souviens
Ô toi, forme et nom de mon amour





Un jour sur la mer
entre l'Amérique et l'Europe
À l'heure où le rayon final du soleil se réverbère sur la surface ondulée des vagues
ou bien une nuit d'orage sous un arbre dans la campagne 
ou dans une rapide automobile
Un matin de printemps boulevard Malesherbes
Un jour de pluie
À l'aube avant de te coucher
Dis-toi, je l'ordonne à ton fantôme familier que je fus seul à t'aimer
davantage 
et qu'il est dommage que tu ne l'aies pas connu.



Dis-toi qu'il ne faut pas regretter les choses 
Ronsard avant moi 
et Baudelaire ont chanté le regret des vieilles et des mortes 
qui méprisèrent le plus pur amour.
Toi, quand tu seras morte 
Tu seras belle et toujours désirable.
Je serai mort déjà 
enclos tout entier en ton corps immortel
en ton image étonnante 
présente à jamais parmi les merveilles perpétuelles de la vie et de l'éternité




mais si je vis
Ta voix et son accent ton regard et ses rayons
L'odeur de toi et celle de tes cheveux
et beaucoup d'autres chose encore vivront en moi 
Et moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire
Moi qui suis Robert Desnos et qui, pour t'avoir connue et aimée
Les vaux bien.
Moi qui suis Robert Desnos, pour t'aimer 
Et qui ne veux pas attacher d'autre réputation à ma mémoire sur la terre méprisable.  

Robert Desnos "Non, l'amour n'est pas mort" 



mardi 22 mars 2016

Enivrez-vous sans cesse !

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

Il faut être toujours ivre. Tout est là: c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

 
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu à votre guise. 
Mais enivrez-vous 
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre vous vous réveillez l'ivresse déjà diminuée ou disparue
 
 
 
 
demandez au vent, à la vague à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge 
à tout ce qui fuit à tout ce qui gémit à tout ce qui roule à tout ce qui chante à tout ce qui parle demandez quelle heure il est et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau l'horloge vous répondront "Il est l'heure de s'enivrer !
 
 

















 
 
Pour n'être pas les esclaves martyrisés du temps
enivrez-vous enivrez-vous sans cesse !  De vin, de poésie ou de vertu à votre guise "



Baudelaire "enivrez-vous"